Mons. Gennaro Franceschetti

Don Gennaro Franceschetti, (décédé en 2005 à Fermo, où le pape Benoît XVI l'a nommé évêque en 1997) était l'un de ces prêtres qui ne laissent pas indifférent. Parfois, il pouvait être considéré comme le chef de file de l'avancée nouvelle, comme le défenseur de l'existant, d'autres fois comme l’idéateur de cieux et de terres si inexplorés qu’il pouvait en induire plus d’un à la crainte et donc à battre en retraite. En réalité, Don Gennaro était l'un de ces amis rares et bienveillants que tout le monde aurait aimé rencontrer. Il n'était pas au-dessus, mais dans les problèmes; il ne se vantait pas de sa vaste culture, mais il l'utilisait comme une clé pour comprendre les événements dont il fut témoin; il n’offrait pas des rêves, mais il était tout à fait capable de les transformer en réalité; il ne reculait pas devant les difficultés, il les affrontait et les apprivoisait ; Tout cela faisait de lui un vrai prêtre, de ceux qui allient prière et action sans interposer d’utiles convenances et donc gênant; il n'était pas, bien que quelqu'un le dépeigne comme tel, un médiateur de positions, une sorte d'eau bénite capable de calmer les consciences et les inévitables diasporas paroissiales, mais un chercheur "têtu et obstiné" de raisons utiles pour résoudre les problèmes et favoriser le dialogue et la rencontre . Né à Provaglio d'Iseo, terre de Franciacorta, le 14 juin 1935 et ordonné prêtre le 17 avril 1960, Don Gennaro a mesuré ses idées d'abord à l'oratoire, puis dans monde du travail et des jeunes, enfin à la pastorale que son diocèse découvrait avec l'évêque Luigi Morstabilini, avec la conversion de l'ancien séminaire Sant’Angelo en un lieu de rencontres et d'hospitalité, avec l'effort «beau et extraordinairement enrichissant», pour être curé, d'ailleurs en "Un bourg difficile" comme Manerbio. Ainsi jusqu'en 1997, lorsque le pape Benoît XVI, le nommant évêque, lui confia le diocèse de Fermo. Don Gennaro a rassemblé quatre effets personnels, dix livres, le fardeau dans lequel il avait accumulé des rêves, des espoirs, des satisfactions et s'est lancé sans hésitation vers la nouvelle aventure. Pour de nombreux gens de Brescia, cette destination ne plut pas beaucoup. Don Gennaro, pour sa part, le considérait comme un cadeau, une grâce, la plus belle façon de confirmer au prêtre envoyé pour écouter les gens qu'il avait vécu une "bonne journée", que son temps n'était pas dépensé en vain, a-t-il alors dit à des amis. Le diocèse de Fermo l’accueillit avec joie. "Il avait pour nous tous - a écrit un journaliste de Fermano - l'attention, l'affection et la miséricorde que nous pensions typiques de notre terre et qu'il connaissait et incarnait parfaitement même s'il venait de loin". Un jour, l'occasion s'est présentée de lui demander s'il était heureux. Il a répondu qu'il cherchait chaque jour le bonheur parmi les choses à faire, à partager; parmi les pensées qu'il a pu diriger vers ceux qui le croisaient; parmi les engagements honorés, les amitiés confirmées et retrouvées, la générosité reçue et donnée, les rêves qui traversaient sa pensée. "Comme celui - a-t-il confié un jour - de partir en mission, de faire la connaissance de l'Autre et des Autres et construire avec eux un bonheur nouveau et possible". Ceux qui l'ont connu connaissent cette idée de partir en mission que Don Gennaro chérissait. «Mais votre place – lui dit un jour son évêque Luigi Morstabilini - est ici, car pour le succès de la mission, où qu'elle soit, il faut la construire ici et maintenant». Ainsi, patiemment et silencieusement, Don Gennaro a favorisé les engagements missionnaires en construisant de la générosité autour de lui, en sollicitant des interventions, en devenant lui-même le protagoniste d'interventions importantes, poussant ses paroissiens et amis à réaliser qu’ils étaient de peu d'utilité s'ils ne pensaient qu'à eux-mêmes'. La réponse est écrite dans deux œuvres d'assistance créées au Mali et portant son nom: une maternité à Savaré-Mopti et un ambulatoire chirurgicalà Bamako. Mais pas seulement. Afin de ne pas oublier sa disponibilité, une Association a vu le jour : SFERA, qui aujourd’hui construit un centre de formation au Congo, au cœur de l’Afrique la plus pauvre.

Luciano Costa